Nouvelle-Calédonie : Un programme novateur contre la dengue reconnu pour son efficacité

Cette initiative, qui a consisté à introduire une bactérie nommée Wolbachia dans la population de moustiques, a été interrompue en raison de son succès impressionnant.

Depuis 2018, environ 24 millions de moustiques porteurs de cette bactérie ont été relâchés. Grâce à leur reproduction, ils ont réussi à transmettre la Wolbachia de manière naturelle, ce qui a conduit à une réduction significative de la propagation des virus causant la dengue, le zika et le chikungunya.

Les résultats sont éloquents : depuis 2020, l'agglomération de Nouméa n’a enregistré aucune épidémie d’arbovirose, une réussite saluée par les autorités sanitaires. En plus de contribuer à la protection des vies humaines, ce programme, dont le coût s’élève à environ 7 millions d’euros, a permis d’éviter des dépenses de santé évaluées à 67 millions d’euros, tout en diminuant l’usage d’insecticides.

La surveillance des moustiques porteurs de la Wolbachia se poursuivra afin d’assurer un niveau adéquat de cette bactérie dans la population. Cette approche, déjà mise en œuvre avec succès dans d’autres îles du Pacifique ainsi que dans plusieurs régions d’Australie, de Colombie, d’Indonésie et du Vietnam, a montré une réduction de l’incidence de la dengue allant de 55 à 98 %.

Dans un monde où le changement climatique favorise l’expansion de la dengue, le nombre de cas a été multiplié par dix entre 2000 et 2019, passant de 500 000 à 5,2 millions, selon l’Organisation mondiale de la santé. Les résultats obtenus par ce programme en Nouvelle-Calédonie pourraient donc servir de modèle pour d’autres régions affectées par cette maladie.