Un deuxième cas de guérison du Sida observé au Royaume-Uni
Une bonne nouvelle pour la recherche ! Une personne séropositive aurait finalement été guérie au Royaume-Uni.
Publié : 6 mai 2020 à 13h35 par Arnaud Joly
C’est une nouvelle qui relance l’espoir quant à la lutte contre le sida. Un patient atteint du VIH, qui avait bénéficié d’une greffe de cellules souches, est désormais considéré comme guéri. Il s’agit du deuxième cas de guérison du sida dans le monde.
Près de six après le « patient de Berlin », un homme d’une quarantaine d’années séropositif depuis 2003, aurait en effet vaincu la maladie, à son tour.
Ce dernier n’a manifesté aucun signe du virus depuis 30 mois, et ce, malgré l’arrêt des traitements antirétrovitaux, selon la revue scientifique The Lancet.
En mars 2019, le professeur Ravinda Gupta de l’université de Cambridge avait déjà évoqué le cas de celui que l’on surnomme « le patient de Londres », expliquant que cet homme se trouvait alors en rémission depuis un an et demi.
Le médecin avait d’ailleurs insisté sur le terme « rémission », expliquant que la voie de la guérison était encore longue et demandait davantage de temps.
Mais après un an d’observation et pléthore d’analyses (sang, tissus et sperme), le Professeur Gupta et son équipe en sont arrivés à la conclusion que le patient était bel et bien guéri.
« Nous suggérons que nos résultats représentent une guérison du VIH. Nous avons testé un nombre assez considérable de lieux où le virus aime se cacher et pratiquement tout était négatif », à l’exception de quelques « fossiles » non actifs du virus, a ainsi expliqué le Professeur Gupta.
« C’est difficile d’imaginer que toute trace d’un virus qui infecte des milliards de cellules a été éliminée », a-t-il ajouté.
Tout comme son prédécesseur Ray Brown, déclaré guéri en 2011, ce « patient de Londres » - un Vénézuélien de 40 ans - a subi une greffe de moelle osseuse dans le cadre d’un traitement contre un cancer du sang et a ainsi reçu plusieurs cellules souches, provenant de donneurs porteurs du CCR5, un gène rare qui empêche le VIH de se diffuser dans le corps.
« Nos conclusions montrent que le succès de la transplantation de cellules souches comme traitement du VIH, pour la première fois rapportée il y a 9 ans pour le patient de Berlin, peut être reproduit », estiment ainsi les chercheurs qui espèrent d‘autres résultats positifs à l’avenir.
« D’autres patients ont bénéficié d’un traitement similaire, mais aucun n’est aussi loin dans la rémission (…) il y en aura probablement d’autres, mais cela prendra du temps », a toutefois précisé Ravinda Gupta.
Si elle suscite beaucoup d’espoir, cette méthode reste néanmoins lourde et risquée. Seuls des succès fiables et récurrents dans un futur proche pourront convaincre l’ensemble de la communauté scientifique, encore très prudente.
Pour rappel, près de 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde et 62 % d’entre elles bénéficient de la trithérapie. Selon l’Onu, le Sida a tué 777 000 personnes en 2018. Un chiffre encore très important, mais en net recul par rapport à l’année précédente.