La statue de Victor Schœlcher barbouillée de peinture rouge-sang en Guyane
C'est dans la nuit de mercredi à jeudi que les faits ont été commis. La statue de l'abolitionniste a été maculée de peinture rouge. Un geste de protestation, comme pour beaucoup de monuments déboulonnés ou dégradés, après la mort de Georges Floyd aux Etats-Unis.
Publié : 6 juillet 2020 à 12h51 par Arnaud Joly
A Cayenne, la statue du journaliste et homme politique (sur la place qui porte aussi son nom), a été la cible d’un ou plusieurs activistes.
Ce n’est pas la première fois que la statue est la cible de farceurs ou de contestataires. En 2017, lors des évènements de mars-avril, elle avait été recouverte d’une cagoule, un clin d’œil à l’époque, aux « 500 Frères ».
L’acte n’a pas été revendiqué, reste la symbolique qui ne laisse pas d’ambiguïté.
Acte contre le racisme ou pour dénoncer la situation sanitaire en Guyane ?
Les deux très certainement, car le ou les auteurs de cette action, ne se sont pas contentés de projeter de la peinture, ils ont aussi placé une seringue dans la main de Victor Schoelcher et placé ce qui pourrait être interprété comme un cœur arraché au pied de l'esclave libéré.
Une symbolique qui fait référence à la polémique sur les essais cliniques Coviplasm et la situation sanitaire de la Guyane.
Toute la matinée, la place du centre-ville a été le rendez-vous de nombreux badauds venus filmer et photographier le monument.
En mémoire de Georges Floyd :
Au lendemain du 25 mai 2020, jour de l'arrestation mortelle de Georges Floyd, dans la foulée du mouvement Black Lives Matter, plusieurs statues et monuments qui commémorent des personnages aux profils troubles, pendant la période esclavagiste, ont été détruites ou dégradées.
Les déboulonnages observés au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis s'inscrivent dans un contexte de manifestations contre les violences policières racistes mais aussi, plus largement, de dénonciation de la persistance du racisme dans les sociétés contemporaines. Ces monuments sont perçus comme des emblèmes de ce racisme.