Jean Castex n’a pas fait d’annonces fortes en Guyane mais a promis une attention continue
Le déplacement du Premier ministre en Guyane au plus fort de la crise sanitaire avait surtout pour objectif de conforter le dispositif de lutte contre l'épidémie du coronavirus sur le territoire. Jean Castex a insisté sur les moyens déployés par l'Etat en Guyane.
Publié : 13 juillet 2020 à 12h23 par Arnaud Joly
Le ton est donné dans les premières minutes de la visite ministérielle. Dès le tarmac Jean Castex accompagné du ministre de la santé Olivier Véran et le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, visite l’A400M. L’avion militaire est équipé du kit MEROPE permettant les évacuations sanitaires. Au travers de cette séquence, le Premier ministre met en avant l’action des forces armées pour soutenir la lutte contre le coronavirus en Guyane. Jean Castex ne va cesser de marteler ce message durant sa visite de près de huit heures, celui de la solidarité de la nation.
"J'ai choisi de venir très rapidement ici accompagné de deux membres du gouvernement. Cette visite témoigne de ma volonté forte d'exprimer la solidarité et le total engagement de la République. C'est un geste d'affection et de reconnaissance au moment où je prends mes fonctions à l'ensemble du territoire ultra-marin." Jean Castex, Premier ministre
La gestion des hommes
Au-delà de la symbolique du déplacement, la venue du chef du gouvernement prend une importance particulière alors que le préfet Patrice Latron en charge de la coordination de l’ensemble du dispositif de gestion de crise entre à peine en fonction. La délégation s’est d’ailleurs rendue au Centre interministériel de gestion de crise, une façon pour Jean Castex de conforter ce haut fonctionnaire qui sera en liaison avec le centre interministériel national.
Un hommage appuyé au personnel soignant
Le facteur humain est un élément clef dans la gestion de la lutte contre la propagation du virus. Cela passe par du personnel de santé en nombre suffisant. Actuellement la Guyane bénéficie du renfort de 145 personnels soignants. Le Premier ministre a affirmé que d’ici le mois d’août cet effectif pourrait atteindre les 350.
Pour rappel le pic épidémique est attendu dans les prochains jours en Guyane. Jean Castex a donc particulièrement soigné son adresse au personnel hospitalier lors de son passage à la mi-journée au Centre hospitalier de Cayenne.
Le discours de remerciement du Premier ministre Jean Castex au personnel soignant du CHC pic.twitter.com/LITp9hVO3x
— Guyane la 1ère (@guyla1ere) July 12, 2020
Une motion commune
Dans une motion signée par les élus guyanais et élaboré avec le collectif Mayouri santé et le syndicat UTG, cette question du personnel soignant est remise sur la table. Les signataires demandent notamment l’accélération de l’arrivée de médecins cubains et amazoniens en Guyane.
"Les problématiques sanitaires ne datent pas d’hier, nous n’avons eu aucun mal à élaborer cette motion." Davy Rimane, membre de la centrale UTG.
Arrivée sur le territoire de @JeanCASTEX, Premier Ministre, d’@olivierveran, Ministre des Solidarités et de la Santé, et de @SebLecornu, Ministre des Outre-mer. Les actions et dispositifs déjà proposés seront rappelés.
— Lénaïck ADAM (@LenaickADAM) July 12, 2020
Nous attendons des décisions et mesure efficaces. pic.twitter.com/1DZmveure2
La motion a été remise au Premier ministre lors de la rencontre avec les élus juste avant le départ de la délégation vers le CHC.
Force est de constater le décalage entre un Jean Castex qui assure que les moyens sont présents et qui se félicite de la relative décélération observée dans l'évolution de l'épidémie, et les exigences de renforcement des moyens demandés par les élus locaux.
La maire de Saint-Laurent du Maroni a, de son côté, remis un dossier au chef du gouvernement sur les attentes de l’Ouest guyanais dans le cadre de la gestion de crise. L’Ouest pourrait dans les prochaines semaines devenir l’épicentre de l’épidémie en Guyane et de nombreux élus estiment que le compte n’y est pas. Ce à quoi le premier ministre a répondu durant cette visite que les moyens nécessaires seraient déployés en cas de besoin.