Guadeloupe: enquête sur le décès d'un homme après son interpellation
Toute la lumière sera faite sur les circonstances ayant conduit au décès d'un homme deux semaines après son interpellation en novembre dernier, a assuré vendredi le procureur de la République en Guadeloupe, où la récente diffusion d'une vidéo suscite l'émoi.
Publié : 25 mai 2021 à 13h03 par Tropiques FM avec L'AFP
"On n’a rien à cacher, tout est fait pour trouver les éléments de réponse à apporter à la famille" de Claude Jean-Pierre, l'homme décédé, a déclaré le procureur de la République de Basse-Terre, Xavier Sicot, lors d’une conférence de presse.
Il s'exprimait suite à la diffusion, sur "Le Média", jeudi, d'images montrant une partie du contrôle routier par des gendarmes au cours duquel Claude Jean-Pierre, sexagénaire guadeloupéen, était tombé inanimé, le 21 novembre 2020 à Deshaies. Il était décédé deux semaines plus tard au CHU de Pointe-à-Pitre.
"Cinq mois certes c’est long pour des familles qui attendent des réponses, mais on est sur des investigations qui demandent du temps", a justifié le procureur. Selon lui, la famille "a accès à la procédure". Une information judiciaire est ouverte contre X pour "homicide volontaire" depuis le 10 décembre.
La diffusion des images a suscité l’émoi en Guadeloupe, et enflamme les réseaux sociaux, où de nombreux internautes comparent la mort de l’homme à celle de George Floyd, aux Etats-Unis.
Pour Jean-Jacob Bicep, l’un des porte-paroles du Kolectif Gwadloup Kont Vyolans a Jandam (NDLR : en créole, collectif guadeloupéen contre les violences des gendarmes), partie civile dans cette affaire, interrogé par RCI, jeudi, "ces images établissent le fait que Claude Jean-Pierre est mort suite aux violences commises par les gendarmes".
Selon "Le Média", le rapport d’autopsie évoquerait "la luxation de deux cervicales" lors de l’exfiltration de l’homme de sa voiture. Les conclusions de l’autopsie "sont en cours de complément" a précisé M. Sicot vendredi.
"C’est la Guadeloupe toute entière qui réclame vérité et justice", a réagi dans un communiqué Josette Borel-Lincertin, présidente du Conseil Départemental, réclamant que l’enquête fasse "toute la lumière sur les circonstances exactes de l’interpellation et sur les causes du décès de Claude Jean-Pierre".
"Je vous alerte sur l’urgence qu’il y a à nous informer sur les suites de ce terrible drame et les circonstances qui l’entourent", a pour sa part écrit le député Max Mathiasin jeudi dans une lettre adressée au Premier ministre Jean Castex.