Covid-19 : déplacements, Noël, commerces, lycées… Ce qu’il faut retenir des annonces de Castex
Le Premier ministre a fait le point ce jeudi sur les restrictions mis en oeuvre contre la propagation du virus. Voici les principales annonces.
13 novembre 2020 à 12h30 par Arnaud Joly
Le rendez-vous était pris, depuis le 29 octobre et l’annonce de l’entrée en vigueur du deuxième confinement pour l’ensemble de la population. La propagation de l’épidémie dans le pays et le taux d’occupation des lits en réanimation avaient fini de convaincre l’exécutif de décider des mesures les plus restrictives depuis mars dernier.
Ce confinement était prévu pour durer « a minima » jusqu’au 1er décembre, pour reprendre les mots du président de la République. Le gouvernement s’était donné 15 jours pour revoir les modalités de ce confinement.
Le confinement perdure
« L’impact sanitaire de l’épidémie reste très lourd », a immédiatement prévenu Jean Castex ce jeudi, précisant qu’un décès sur quatre en France était dû la semaine dernière au coronavirus. Pour illustrer la gravité de la situation, le Premier ministre a fait savoir que « 40% des personnes admises en réanimation ont moins de 65 ans ».
Pour ces raison, l’exécutif, sur la base des indicateurs épidémiques, a décidé de ne pas revoir les modalités de ce confinement.
Le Premier ministre espère alléger le confinement avant les fêtes de fin d’année, pour permettre au plus grand nombre d’en profiter. « Il serait irresponsable d’alléger le dispositif dès maintenant », nuance cependant Jean Castex. Tout indique, à en croire ses propos, que le confinement pourrait perdurer après le 1er décembre, même si rein n’a été officialisé. Pour autant, le Premier ministre a confirmé que les déplacements devront continuer à être justifiés par le biais d’attestations après le 1er décembre.
Un Noël différent
Quant aux fêtes de Noël, le chef de gouvernement prévient : « Il ne serait pas raisonnable d’organiser de grandes fêtes de fin d’année » il sera possible de fêter Noël, mais dans des conditions différentes. La prudence est tellement de mise que le Premier ministre a estimé qu’il était « peut-être un peu tôt » pour procéder à l’achat des billets de train pour les fêtes de Noël.
Dans un télégramme transmis aux préfets, le ministre de l’intérieur a par ailleurs demandé le 9 novembre dernier un renforcement des contrôles visant à faire respecter les règles du confinement. Une requête formulée à la demande du Premier ministre, a précisé Jean Castex, qui dit constater un respect insuffisant des règles dans certaines zones.
Les commerçants devront patienter
Lorsqu’il s’est adressé aux Français le 28 octobre dernier, Emmanuel Macron avait entrouvert la porte pour un assouplissement des mesures qui permettraient aux commerçants de reprendre leur activité après 15 jours de fermeture. Un scénario qui n’a finalement pas été retenu par l’exécutif. « nous avons décidé de maintenir inchangées au moins pour les 15 prochains jours les règles du confinement, fait savoir Jean Castex. Les commerces fermés le resteront au moins quinze jours supplémentaires. Notre objectif est bien de pouvoir parvenir à la réouverture avant les fêtes de fin d’année. »
Le gouvernement souhaite ainsi donner aux professionnels quelques motifs d’espoir et une perspective à l’approche des fêtes de Noël. Si les indicateurs sanitaires s’emplissent, comme l’espère l’exécutif, les commerçants pourront rouvrir leur porte le 1er décembre sur la base d’un protocole renforcé. Les autres établissements recevant du public tels que les bars et les restaurants ne seront pas concernés. Le ministre de l’Économie a indiqué que ce nouveau protocole pourrait porter notamment sur un renforcement de la jauge.
Un crédit d’impôt de 50% des loyers d’impôts sera par ailleurs accordé à tous les bailleurs qui renonceraient aux loyers du mois de novembre pour les locataires d’entreprises de moins de 250 salariés. La mesure sera inscrite dans le budget 2021, a annoncé Bruno Le Maire.
Pas de fermeture des lycées, création d’emplois à l’université
C’était l’une des grandes interrogations avant le prise de parole du Premier ministre : le gouvernement allait-il prononcer la fermeture des lycées ? Selon les informations glanées mercredi par le Parisien, le gouvernement souhaitait éviter cette issue autant que possible. Il n’a effectivement pas varié sur sa position. Un enseignement « hybride », mêlant cours à distance et sur place, est toujours possible.
Une annonce, tout de même, pour les universités : la création de 1600 emplois étudiants pour accompagner les étudiants de première année qui pourraient rencontrer des difficultés. Deux référents seront mis à disposition de ces étudiants dans chacun des 800 établissements français.
Prolongation de l’indemnisation des chômeurs
Le Premier ministre a eu un mot à l’attention des chômeurs qui arriveraient en fin des droits. Les concernant, il a annoncé la prolongation de leur indemnisation pendant le durée des confinement.
« Nous laissons un délai supplémentaire pour s’inscrire à Pole emploi », a encore précisé la ministre du Travail Élizabeth Borne, qui ajoute que la période référence pour calculer les droits des chômeurs sera par ailleurs étendue.
Progresser sur le télétravail
Lors de sa prise de parole, le Premier ministre s’est félicité du recours au télétravail. « Nous observons une réduction très forte des déplacements depuis 2 semaines », illustre Jean Castex, qui évoque une baisse de 22% par rapport à septembre et une baisse de fréquentation de 55% du métro parisien. 45% de salariés du privé ont télétravaillé pour une moyenne de 3,5 jours par semaine.
« Ceux qui peuvent travailler à distance doivent respecter la règle du 5j/5, a rappelé la ministre du Travail Élizabeth Borne. La très grande majorité des salariés et des employeurs jouent le jeu », assure-t-elle, en se basant sur les résultats d’une enquête commandée par l’exécutif.
« Il y a encore des marges de progrès pour que plus d’actifs télétravaillent. J’appelle tous les employeurs et les salariés à poursuivre leurs efforts », ajoute la ministre.