Rentrée scolaire : des masques en cours, ce qui est prévu… pour le moment
Si le retour en classe reste fixé au 1er septembre, il est possible que ses modalités changent localement, selon l'évolution de l'épidémie de Covid-19.
21 août 2020 à 9h26 par Arnaud Joly
Crédit : Le Parisien
La classe pour de vrai, pour tous et à plein temps. Le protocole sanitaire de sept pages, publié le 21 juillet par l'Education nationale avec l'aval des autorités de santé, dessine pour la rentrée scolaire 2020 une école assez semblable à celle du 22 juin, lors de la reprise des cours obligatoires. Certaines règles en vigueur avant les grandes vacances ont même été allégées.
Cette souplesse tiendra-t-elle jusqu'au 1er septembre? Alors que les voix s'élèvent, de plus en plus nombreuses parmi les enseignants, pour réclamer un nouveau vade-mecum plus strict face à l'épidémie de Covid-19, le monde scolaire scrute aussi un autre document : le « plan de continuité pédagogique », préparé lui aussi au cœur de l'été par l'administration, en cas de « circulation active » du virus, et en cas de fermetures « localisées ». L'hypothèse d'un nouveau black-out scolaire, avec 12 millions d'élèves priés d'étudier à la maison, ne figure toutefois pas dans la liste des possibles envisagés.
Présence obligatoire
« La présence des élèves en classe, à l'école, au collège et au lycée, est impérative et n'est pas laissée à la libre appréciation des parents », pose, on ne peut plus clairement, le plan de continuité pédagogique. Même en cas de circulation forte du SARS-CoV-2, qui imposerait des cours en demi-groupes et des emplois du temps allégés, « l'enjeu majeur » de l'Education nationale reste de maintenir « un nombre de jours d'enseignement présentiel le plus élevé possible ». Et obligatoire.
Entre école à la maison et cours au bahut, il ne sera plus possible de choisir, comme au sortir du confinement. Si exceptions il y a, ce sera sur la base d'un « certificat médical », a précisé ce jeudi 20 août lors du 20 Heures de France 2 le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.
Natacha, mère de trois garçons âgés de 7 à 10 ans, en banlieue parisienne, regrette déjà l'éphémère école à la carte du mois de mai. « Si on était encore sur la base du volontariat, je ne remettrais pas mes enfants à la rentrée », confie cette courtière en crédit immobilier, partisane de « laisser le choix aux parents tant qu'il n'y a pas de vaccin ».
Masques au collège et au lycée
Il sera de loin l'accessoire phare sous les préaux : à lire le protocole, le port du masque, couplé au lavage des mains et à la désinfection quotidienne des locaux, reste la principale solution de l'Education nationale contre le Covid-19. Et pour cause : afin de permettre l'accueil de tous les élèves, les règles de distanciation en classe ont été largement assouplies. Il n'est plus obligatoire de laisser un mètre entre chaque tête. Mais en contrepartie, tous les enfants à partir de 11 ans (et l'ensemble des enseignants de l'élémentaire au lycée) devront dégainer leur arme barrière dès lors qu'ils seront à l'intérieur, y compris assis à leur place, et même si la distanciation sociale est respectée.
Cette nouveauté, annoncée ce jeudi soir par Jean-Michel Blanquer, ne figurait pas initialement dans le protocole. Mais, alors que l'obligation de se couvrir le visage se répand dans les rues et dans les entreprises, des voix de plus en plus nombreuses se sont élevées, ces derniers jours, pour demander une adaptation des mesures.
Dans les établissements, les stocks sont au plus haut et en plus des personnels, « les élèves dont les familles ont des difficultés financières pourront en récupérer. On a reçu des dotations pour », informe Philippe Vincent, le porte-parole du syndicat des chefs d'établissement (Snpden-Unsa). A l'extérieur, et notamment dans les cours de récré, c'est le règlement intérieur qui fixera la règle.
Récrés retrouvées
Exit, les récrés en solo pour des petits priés de ne pas quitter leur carré de liberté dessiné à la craie sur le macadam. Même dans le scénario pessimiste d'une école à nouveau claquemurée, en cas de forte circulation du virus, le maintien d'un « lien social entre les élèves » et avec « les équipes éducatives » reste inscrit comme un enjeu prioritaire, lit-on dans le plan de continuité pédagogique.