RATP : un préavis « pour une grève massive » déposé pour le jeudi 19 novembre
Journée compliquée sur les rails en perspective. Les principaux syndicats de la RATP ont lancé un appel à « une grève massive » sur le réseau de transport francilien pour le jeudi 19 novembre. Ils protestent contre une future réforme qui pourrait « démanteler » l'entreprise.
Publié : 4 novembre 2020 à 12h56 par Arnaud Joly
Crédit : AFP
Les perturbations sur le trafic ne seront connues que dans les 24 ou 48h avant la date. Mais cet appel, qui concerne « l’ensemble des agents », est signé notamment par l’Unsa, la CGT et Sud, les plus puissants syndicats de la RATP.
Dans un texte commun publié sur les réseaux sociaux, ils critiquent l’application des premiers décrets de la Loi d’orientation des mobilités (LOM) « dès le mois de novembre ». Alors « que les transports publics s’apprêtent à affronter la deuxième vague » de l’épidémie, il s’agit selon l’intersyndicale « d’une véritable provocation à l’encontre de ceux qui sont en première ligne depuis le début de la crise ».
En cause : l’ouverture à la concurrence du marché des bus à Paris et en petite couronne. Entérinée en 2009, la mesure est censée être effective en 2024. Concrètement, si la RATP perd un appel d’offre, ses agents concernés seront alors transférés à l’entreprise privée victorieuse. Abandonnant ainsi le statut et le régime social de salarié de la régie.
Une mesure qui concerne pour l’instant les 15 000 à 18 000 agents opérant sur le réseau de la régie. Mais cette menace pèserait « à court terme pour l’ensemble des catégories de l’entreprise », craint l’intersyndicale. Celle-ci accuse l’Etat et les opérateurs de « revoir à la baisse toutes les conditions actuelles ».
D’âpres discussions sont en cours depuis de nombreux mois avec le gouvernement, et notamment avec Elizabeth Borne, ministre du Travail et ancienne patronne de la RATP (2015 à 2017). Une grève avait déjà été eu lieu le 17 septembre dernier. Organisé par la seule CGT, ce mouvement n’avait toutefois eu que peu d’impact sur le trafic.
Cette grogne rappelle celle contre la réforme de la SNCF en 2018, visant à ouvrir le réseau à la concurrence, et qui avait provoqué une grève historique.