Le « thiébou dieune », plat typique du Sénégal bientôt reconnu par l’Unesco ?

Le pays a récemment déposé son dossier de candidature pour inscrire ce plat de riz au poisson au patrimoine immatériel de l'Unesco.

12 octobre 2020 à 11h12 par Arnaud Joly

Il y a un an, les chercheurs de la ville sénégalaise de Saint Louis projetaient déjà d’inscrire le "thiébou dieune" au patrimoine mondial de l’Unesco. Le projet a finalement vu le jour puisque le Sénégal vient de déposer le dossier de candidature de cette spécialité culinaire. Si elle était sélectionnée, elle rejoindrait, entre autres, la pizza napolitaine ou la bière belge. Cette catégorie d’aliments inscrits au patrimoine mondial a été créée en 2003. Elle a pour objectif de protéger les pratiques culturelles et les savoir-faire traditionnels. L’inscription d’un plat à cette liste lui confère une reconnaissance internationale. 


Le "thiébou dieune" c’est un mélange de thiof (mérou), de riz, de tomates, de beaucoup d’autres légumes et de piment. Selon les Sénégalais, ce plat serait originaire de la ville côtière de Saint Louis (au nord ouest du pays) et serait devenu un  patrimoine "traditionnel, contemporain, vivant, représentatif et inclusif" car toutes les générations et communautés du pays le consommeraient. 


On retrouve aussi le "thiébou dieune" dans les pays voisins du Sénégal comme la Mauritanie, la Gambie, voire même dans le reste de l’Afrique de l’Ouest sous les appellations de "riz gras" ou "riz sénégalais." 


A cause de la pandémie de Covid-19, la réunion du comité mondial de l’Unesco pour l’immatériel, initialement prévue du 30 novembre au 5 décembre à Kingston en Jamaïque, a été annulée, reportant la prise de décision. Le Sénégal doit donc attendre encore plusieurs mois avant de savoir si le "thiébou dieune" sera finalement sélectionné. 


Afin d’entrer dans le patrimoine immatériel de l’Unesco, il faut constituer un dossier exigeant. La spécialité culinaire candidate doit être présente dans le pays qui porte sa candidature et être représentative des us et coutumes des habitants. Le dossier de candidature doit être soutenu par les acteurs de cette pratique et des mesures de sauvegarde concrète du plat proposé doivent accompagner la candidature.