Joe Biden élu président des Etats-Unis, selon les médias américains

Après un long suspense, le candidat démocrate Joe Biden a obtenu les 270 grands électeurs pour devenir président. Mais, pour l'heure, le camp de Donald Trump dit vouloir déposer des recours devant la justice.

7 novembre 2020 à 17h07 par Arnaud Joly

Selon les relevés des médias américains, dont l’agence de presse AP qui fait office de référence, il a empoché les grands électeurs qui lui manquaient en s’imposant en Pennsylvanie (20 grands électeurs), dépassant ainsi la barre des 270 grands électeurs nécessaires pour pouvoir accéder à la Maison Blanche.



JOE BIDEN DEFEATS PRESIDENT DONALD TRUMP The Associated Press declares Joe Biden the winner of a grueling campaign for the American presidency. He will lead a polarized nation through a historic collision of health, economic and social crises. #APracecall pic.twitter.com/lInwqjX3PB


— The Associated Press (@AP) November 7, 2020




Si Donald Trump n’a pas dit son dernier mot et que ses équipes comptent multiplier les recours, Joe Biden, bien placé pour s’imposer aussi dans l’Arizona, la Géorgie ou le Nevada, s’apprête à sortir victorieux de « la bataille pour l’âme de l’Amérique » comme il résumait son duel face à Donald Trump. Et sauf immense coup de théâtre, le natif de Scranton, Pennsylvanie, sera donc en janvier prochain le plus vieux président d l’histoire des États-Unis a être investi. A 78 ans, il battra largement le précédent record établi il y a quatre ans par Trump, âgé de 70 ans au moment de sa prise de fonctions. Même Ronald Reagan n’était pas aussi âgé à la fin de ses deux mandats (77 ans).


Réunir un pays divisé


Biden aura pour lourde tâche de tenir la barre d'un pays divisé, fracturé et pris dans la tempête d'une pandémie qui a fait plus de 230 000 morts. Cette quête du rassemblement, il va également devoir la mener au sein même de sa famille politique. Barack Obama a beau présenter le programme de Biden comme « le plus progressiste » de l'histoire des présidentielles, beaucoup s'interrogent à la gauche du parti démocrate sur sa réelle volonté de changement.


Dire que Joe Biden est un homme doté d'une solide expérience politique est un doux euphémisme. Le contraste avec son prédécesseur est saisissant. Le Bureau ovale, Biden le connaît déjà du sol au plafond pour avoir été le vice-président de Barack Obama pendant huit ans. Elu sénateur du Delaware de 1972 à 2008, il a également pour atout d'être un fin connaisseur des rouages du Congrès.


Des échecs politiques et des drames intimes


Des états de service qui n'empêchent pas Biden d'avoir connu son lot de revers politiques avant de connaître l'apothéose présidentielle. Choisi par les démocrates aux dépens de Bernie Sanders pour défier Trump malgré un début de campagne très poussif, il s'était cassé les dents à deux reprises sur les primaires. En 1988, un scandale de plagiat pour l'un de ses discours l'oblige à mettre un terme à ses ambitions. Vingt ans plus tard, il jette l'éponge après une déroute dès le premier caucus dans l'Iowa.


La vie du prochain président des Etats-Unis est également marquée par des batailles intimes - il a lutté contre un bégaiement pendant son enfance - et des drames personnels. En décembre 1972, alors qu'il vient d'être élu au Sénat, sa femme Neilia et sa petite-fille d'un an meurent dans un accident de voiture. Ses deux fils, Hunter et Beau, sont également blessés.


En 2015, Beau décède d’un cancer du cerveau à 46 ans et amène Joe Biden à ne pas briguer l’investiture démocrate, finalement décrochée par Hliary Clinton. Le fantôme du fils disparu continue de planer au-dessus de son père. « Beau devrait être celui qui se présente à la présidentielle, pas moi, a affirmé Joe Biden en janvier dernier. « Tous les matins je me lève et […] me demande : « Est-il fier de moi ? »