Discriminations: une vingtaine de personnalités pour baptiser rues et statues
Un comité scientifique d'une vingtaine de personnalités, présidé par l'historien Yvan Gastaut, a été assemblé afin de recueillir des noms issus des quartiers ou de l'immigration et ensuite baptiser rues, statues et autres édifices, a annoncé dimanche le ministère de la Ville.
7 décembre 2020 à 14h26 par Arnaud Joly
Crédit : AFP
Emmanuel Macron avait indiqué vendredi vouloir "identifier 300 à 500 noms d'ici au mois de mars", grâce au fruit d'une "contribution collective", afin que l'on "puisse décider d'en faire des rues, des statues".
Seront donc élaborées "400 fiches consacrées à des personnalités - artistes, militaires, sportifs, responsables associatifs ou politiques - issues des quartiers populaires, de la diversité et des différentes vagues d'immigration qu'a connues la France durant le XXe siècle", a précisé le ministère de la Ville dimanche.
L'historien spécialiste des questions migratoires Yvan Gastaut est en charge de piloter ce travail, avec 18 autres membres d'un comité scientifique composé de l'écrivaine Leïla Slimani, de l'historien Pascal Ory, d'Aissata Seck, qui est une des responsables de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, ou encore de la journaliste Isabelle Giordano.
Ce travail intervient dans un contexte de polémiques mémorielles qui ont abouti cette année à des déboulonnages de statues représentant des figures de la colonisation ou de l'esclavage.
"Ça ne sert à rien de réécrire le passé", estime dans le Journal du dimanche la ministre de la Ville Nadia Hai. "Ecrivons plutôt la page commune qui va nous rassembler", a-t-elle insisté.
L'initiative est aussi l'occasion pour l'exécutif de délivrer un message autour du thème de l'égalité des chances, censé être l'un des axes du projet de loi contre les séparatismes présenté mercredi en Conseil des ministres et dont les aspects répressifs occupent pour l'heure le devant de la scène.
"Nommer des rues, nommer des nouvelles statues, mettre en lumière des personnalités, c'est une manière de regarder notre histoire dans son entièreté", a approuvé sur Europe 1 le numéro un de LREM Stanislas Guerini.
(AFP)